Auteur(s) : | Rémi Mathieu |
ISBN : | 2-84279-088-X |
Date de parution : | 2000-1 |
Pages : | 163 |
Poids : | 0.288 kg |
Dimensions : | 160x240 |
Prix : | 22.10 € |
Enracinée de longue date dans les textes historiques antiques, riches d'anecdotes étranges destinées à susciter l'intérêt et à entonner l'adhésion du lecteur, la littérature de xiaoshuo, ou « courts récits », prend naissance au début de la dynastie des Han postérieurs (25-220).
Elle se développe sous les Trois Royaumes (220-265) et les Jin (265-420), fleurissant tout au long de la période culturellement riche des Six Dynasties (220-589).
A l'origine constituée de petites histoires ciselées de merveilleux, elle va se développer quantitativement et qualitativement tantôt portée au sourire, mais le plus souvent au frisson.
Au cours de cette époque fertile en bouleversements des croyances (le bouddhisme s'introduit peu à peu en Chine, le taoïsme dit religieux s'épanouit), en troubles politiques et militaires (les dynasties, dont quelques-unes barbares, se succèdent jusqu'à la réunification des Sui en fin de VIe siècle), en désordres sociaux (révoltes et déplacements de populations s'enchaînent sans pauses prolongées), et en nouveautés littéraires (« conversations pures », riche poésie des Jin), cette forme d'écriture prend ses lettres de noblesse.
Grâce à Gan Bao (ca 280-ca 356), auteur du Soushen ji, Zhang Hua (232-300), à qui l'on doit le Bowu zhi, Liu Yîqing (403-444), père supposé du Shishuo xinyu, et tant d'autres, elle va constituer un genre qui perdurera, sous des formes diverses, jusqu'aux Qing (1644-1911).
Une part importante de ces textes (environ soixante-quinze ont vraisemblablement existé alors) fut dévolue à l'étrange, guai-yi, et aux peurs qu'il suscite. On dresse ici un tableau thématique des démons et des merveilles rencontrés dans les pages de ces ouvrages ténébreux.