Auteur(s) : | Rémi Mathieu |
ISBN : | 9791036701542 |
Date de parution : | 2022-03-08 |
Pages : | 476 |
Poids : | 0.950 kg |
Dimensions : | 3 |
Prix : | 48.00 € |
C’est en octobre 1993 que furent découverts dans la tombe n° 1 du village de Guodian, au Hubei, des objets funéraires et des lamelles de bambou datant sans doute de la fin du IVe siècle avant notre ère. Ces 731 fiches de bambou remarquablement préservées étaient porteuses de plusieurs textes de l’époque, disposées au côté du défunt (sans doute un petit noble de l’État de Chu), pour son loisir et son instruction d’outre-tombe. En dehors de trois versions partielles de la plus ancienne copie connue du Lao zi, ce trésor culturel comportait une quinzaine d’ensembles de textes relevant tous de l’école confucianiste. Plus précisément, ils appartenaient au courant dit « Si-Meng » constitué par les adeptes de Zi Si et de Meng zi (Mencius), au cours de ce ~IVe siècle qui vit s’associer les mouvements de pensée issus de ce petit-fils de Confucius et celui de son héritier le plus éminent.
Cette découverte archéologique est l’une des plus importantes de ces dernières décennies en ce qu’elle révolutionne les idées jusque-là conçues à propos de la formation et de l’évolution des divers courants issus de l’école confucianiste originelle. Par là-même, elle bouleverse notre connaissance de l’histoire des idées en Chine, formant ainsi une sorte de pendant à la découverte des « manuscrits de la Mer Morte » à la chinoise, mais plus ancien d’un siècle. Elle remet donc en cause l’histoire de la philosophie ancienne en apportant la preuve « vivante » de l’existence de textes qu’on croyait disparus ou inexistants, voire reconstitués sous la dynastie des Han, concourant ainsi à une réécriture de l’histoire antique de la pensée chinoise.
On présente, traduit et commente ici la totalité du corpus confucianiste de ce site, grâce à un appareil critique très considérable, à des index et aux textes chinois conjoints, disponibles pour la première fois en Europe depuis leur découverte et les premières tentatives de déchiffrement par des savants chinois de ces œuvres écrites dans des graphies encore fort mal identifiées à ce jour.