Auteur(s) : | Carducci Lisa |
ISBN : | 9782842797546 |
Date de parution : | 2017 |
Pages : | 269 |
Poids : | 0,3 kg |
Dimensions : | 2 |
Prix : | 18.00 € |
Deux femmes, deux histoires. Deux hommes aussi.
Histoires qui se superposent, s’entrelacent, se chevauchent, s’intercalent, se comparent ou s’opposent.
Narrées par les deux protagonistes, parfois l’une racontant une tranche de vie de l’autre, ces histoires ne sont pas nécessairement chronologiques, tout comme ne le sont ni nos souvenirs ni nos rêves.
Une fois toutes les pièces réunies, l’image est complète.
Enchantée, Russell, dis-je en serrant son immense main. L’étonnement devait se voir dans mes yeux : Jiang Ning ne m’avait pas dit qu’il était son ainé de vingt ans, et qu’il faisait même plus que ses 61 ans avec sa tête blanche et ses rides profondes.
Physiquement, ils offraient à voir une image tout à fait contraire à celle d’un beau couple : lui, colosse de 1,85 m, elle, poupée de porcelaine de 1,60 m. Elle ne m’avait pas dit non plus s’ils utilisaient une webcam dans leurs échanges quotidiens, si elle savait tout cela d’avance et n’y portait guère attention, ou si elle avait stoïquement avalé la surprise à la descente d’avion de Russell.
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Tu vois, Song et moi avons toujours été des êtres autonomes et indépendants, capables de nous donner l’un à l’autre justement parce que nous n’avions pas
« besoin » de l’autre.
Répondre à ta lettre m’amène à me demander si Song et moi ne sommes pas devenus trop indépendants. À force d’être autonome, finit-on par tomber dans l’indifférence ?
Née à Montréal, Lisa Carducci a mené parallèlement la carrière de professeure et celle de poète, écrivain et traductrice.
Établie en Chine en 1991, elle y a trouvé la terre fertile à sa création littéraire et à sa peinture. J’ai une surprise pour toi est son 90e ouvrage publié.
Récipiendaire de plusieurs prix internationaux, elle est particulièrement fière du Special Book Award of China (2015) pour sa « contribution remarquable à la promotion de la culture chinoise ».
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Commentaire de Jean-Paul Delbos (Directeur honoraire auprès de la Commission européenne):
L’univers romanesque de Lisa Carducci couvre ici deux pays, deux mondes, mais peu de personnages.
Cela permet au lecteur de pénétrer l’âme et la vie des deux protagonistes féminines et de leurs conjoints respectifs. Le dépaysement inhérent à leur vie les affecte profondément, tout en les enrichissant... Leur vécu multiculturel au quotidien n'est pas un long fleuve tranquille...
Le roman semble avoir des accents autobiographiques; il fallait à l’auteure une expérience internationale comme celle de Lisa Carducci, canadienne de naissance, italienne d’origine et chinoise d’adoption.
Au cours des pages on voit défiler avec plaisir Beijing, le Hunan, Shanghai, le Xinjiang, la Californie, le Canada, Rome et la Sicile.
Loin d’être une surcharge, ces lieux – qui tissent la vie des personnages – s’imbriquent en une mosaïque qui constitue ce qu’ils sont, ce qu’ils vivent.
On est séduit dans ce roman par la connaissance de « l'âme humaine ». D’une part, une grande lucidité sur les hommes (parfois peu amène); d’autre part, une certaine compréhension à l'égard des héros masculins, qui met en valeur la sensibilité des personnages féminins. Ici et là. Si Russell est « odieux », Song a droit à l’excuse de « circonstances atténuantes » dans l’échec de sa relation avec Susanna.
Quelques passages à consonance philosophique, d’autres poétiques, quelques touches de sensualité créent un équilibre entre les aspects de la vie : intellectuelle, spirituelle et physique. J'y découvre un amour de la vie, de la Vie ! Le style, dépouillé et vigoureux, est ainsi libéré de toute angoisse métaphysique et de toute école littéraire.
J’y ai perçu, cependant, une certaine impression de tristesse : que d'amertume après des échecs répétés, acceptés comme une fatalité !
Toutefois la note optimiste va résonner à la fin du roman quand le récit rebondit avec l'entrée en scène de Liu Weili et Anna, qui viennent raccommoder le passé des leurs, et apporter foi et espoir. Les dernières lignes constituent une finale tendre et apaisante, un sourire à l’avenir.
Jean-Paul Delbos (France)
Directeur honoraire auprès de la Commission européenne