Zhuangzi, initiation à la langue classique chinoise à partir d'extraits de Zhuangzi
 
Auteur(s) :Tchang Fou-Jouei
ISBN :2-906658-11-1
Date de parution :1989-3
Pages :391
Poids :0.502 kg
Dimensions :140x210
Prix :16.00 €
 

Cette lecture s'adresse aux débutants autodidactes de la langue classique chinoise qui ont étudié deux ou trois ans la langue parlée chinoise. I1 est inutile de dire que les traductions en chinois moderne et en français de ce recueil sont très discutables; il est bien sûr possible de traduire autrement et c'est seulement, à titre de référence qu'ont été insérées ces deux traductions dans ce recueil pour aider nos lecteurs à mieux comprendre le texte classique et pour leur permettre de se familiariser avec la langue classique et d'avoir une idée générale sur les différences qui existent entre la langue classique et la langue parlée.

Zhuang zi est considéré comme le plus grand prosateur de l'antiquité chinoise. Cet ouvrage a développé et a déformé avec beaucoup de fougue et de génie la doctrine de Lao zi 老子 et la pensée de Yang Zhu 楊朱. Il a souligné: suivre ce qui est de la nature, c'est la source de tout bien, tandis que suivre ce qui est de l'homme, c'est la source de tout mal; la meilleure manière de gouverner est le non-gouvernement et la non-intervention; la vie n'est pas plus que la mort; l'inutile est l'utile. Il rejette toute connaissance. Il admire l'état primitif de la société où il n'y a pas de classes sociales, pas de riches, pas de pauvres; il désapprouve la civilisation humaine et considère que la culture dégrade la nature; il s'oppose au confucianisme, méprise le moïsme et critique le sophisme; il préconise la liberté absolue spirituelle de chevaucher le soleil et la lune pour voyager en dehors des quatre mers afin de communiquer avec l'esprit de l'univers; il prêche l'individualisme, l'agnosticisme, le fatalisme et le nihilisme; il prône que tout jugement n'est qu'une estimation arbitraire et qu'il n'y a pas de critère objectif de la vérité; il considère que la vie est une rêve; il proteste contre les dirigeants pourris de son époque et montre que "qui vole une agrafe est mis è mort, qui vole une principauté devient le prince". Cela veut dire que les empereurs sont les plus grands brigands réussis; il méprise les conventions sociales et fait de sorte que Confucius et ses principaux disciples renient leurs propres idées et se convertissent au taoïsme ..., etc. En un mot, le contenu du Zhuang zi est très riche et empliqué, cela fait de sorte que parmi les chercheurs chinois, les uns pensent que Zhuang zi est le porte-parole de la classe des maîtres d'esclaves, les autres considèrent qu'il est le représentant des paysans ou des ouvriers ou des commerçants ou des ermites ou des intellectuels pauvres ou des travailleurs ou des révolutionnaires... etc. Parmi les chercheurs contemporains du Zhuangzi, pour les uns, Zhuang zi est un matérialiste; pour les autres, il est un idéaliste; pour les autres encore, il est à la fois matérialiste et idéaliste. En tout cas, tout le monde a trouvé ce qu'il a voulu trouver, c'est la raison pour laquelle le Zhuangzi est devenu le livre de chevet de tous les lettrés chinois. Jin Shengtan 金聖歎 a dit que c'est le livre le plus génial et le plus merveilleux du monde entier.

Le Zhuangzi est un livre qui est surtout composé d'historiettes symboliques, de conversations imaginaires; les idées sont exprimées par des images avec humour et satire; le style est abondant et coulant; les imaginations sont extraordinaires, les descriptions sont vivantes; les vocabulaires sont riches et variés, la langue est excellente, l'intonation est harmonieuse, les métaphores sont habiles, c'est un poème en prose.

L'influence du Zhuangzi est considérable, pour Guo Moruo 郭沫若 presque tous les grands écrivains chinois ont subi son influence (Jinxipujian 今昔蒲剣), Lu Xun 鲁迅pense que les chinois sont en apparence les disciples de Confucius, en réalité, ils sont les bons élèves de Zhuangzi (Nanqiangbe diao ji 南腔北調集). Dans le domaine philosophique, tout le monde sait que Zhuangzi a exercé une influence sur l'école des Mystères (Xuanxue 玄學) des Wei et des Jin 魏晋城et le neo-confucianisme des Song.

Le Zhuangzi était apprécié à partir des Wei, mais c'est seulement à partir des Jin qu'on trouve des commentaires du Zhuangzi. Le commentaire le
plus ancien existant fut le Zhuangzizhu 莊子注 de Guo Xiang 郭象 dont l'influence fut très grande. Jusqu'à maintenant il y a plus de deux cents commentaires. Le commentaire le plus courant est le Zhuang zi jishi 莊子集釋 de Guo Qingfan 郭慶藩 des Qing dont le contenu est riche, mais les explications ne sont pas toujours exactes. Le Zhuangzitong 莊子通 de Wang Fuzhi 王夫之 et le Zhuangzi jijie 莊子集解 de Wang Xiangqian 王先謙 méritent d'être consultés.
Nous avons choisi 75 morceaux du Zhuangzi qui sont en général les plus lus par les lettrés chinois.